Le salut est un moment fort du rituel des arts martiaux de type Budo en particulier en Aïkido.
C’est d’abord une marque de courtoisie entre gens de bonne éducation pour se dire bonjour, au revoir, bienvenue, merci…
C’est le premier travail d’harmonisation entre deux partenaires, introduction au Ma-aï et à l’Aïki.
C’est un témoignage de gratitude vis à vis du «grand frère» qui transmet.
Le salut est l’expression d’un engagement global du corps physique associé au psychisme, au mental pour permettre une bascule vers une dimension spirituelle.
S’incliner en expirant vers la terre, c’est marquer son humilité, énergie phare du Hara, centre Terre car l’Esprit s’élève quand l‘égo diminue.
Le salut debout se fait bras tendus, mains à l’extérieur des cuisses, en s’inclinant à partir du bas de la colonne vertébrale sans raideur. Le regard est maintenu vers le partenaire dans une logique Bujutsu (arts martiaux à finalité guerrière) ou tourné vers le sol dans une logique Budo (arts martiaux à finalité éducative et spirituelle). Nous préférons la seconde forme ne serait ce que pour cultiver la vigilance et «l’oeil de l’intuition».
Le salut à genoux (seiza) se fait pieds joints, le gros orteil gauche recouvrant le gros orteil droit, genoux écartés, le tronc s’incline le plus droit et le plus bas possible avec les mêmes remarques pour le regard.
Plusieurs influences ou comportements règlent les mains:
soit main gauche suivi de la main droite et inversement pour les lever, cette façon tire son origine de l’art de sortir le sabre,
soit mains écartées posées ensemble devant les genoux: c’est le salut social préconisé par Tohei Koichi qui rejetait toute forme d’influence religieuse ou spirituelle.
soit les mains posées ensemble en triangle, doigts joints par les médius, les index et les pouces.
C’est la forme que nous appellerons le petit salut que Kobayashi Hirokazu adressait aux élèves après avoir effectué le «grand salut» au Kamiza. Il se fait selon le protocole suivant:
mains jointes devant le coeur,
décaler la main droite vers le bas,
frapper deux fois,
effectuer le petit salut,
répéter une seconde fois cette séquence.
Nous avons adopté ce rituel au Dojo central et en séminaire car il correspond à la démarche et à la vocation spirituelle de Maître Ueshiba. (Notons que cette pratique devient de plus en plus rare dans les Dojos modernes, de même pour les pratiques de Fune-Kogi undo, Tama-no-hireburi…)
Son origine Shintoiste Omotokyo ne doit pas plus nous choquer que la philosophie taoïste qui influence l’Aikido ou l’étiquette japonaise sur le tapis!
Quelque soit la forme extérieure, le salut doit être vecteur d’une attention et d’une intention venant des trois centres Terre, Ciel et Coeur.
JMT
Derniers commentaires