par Den Tung
Qué va piano va sano,
Qué va sano va lontano.
C’est ce dicton, souvent entendu dans mon enfance provençale qui me vient à l’esprit au moment d’écrire ces quelques lignes sur une longue pratique de l’Aïkido.
Qui va lentement va surement,
Qui va surement va longtemps.
Les anciens, en détachant chaque mot voulaient calmer les ardeurs de notre jeunesse en les soupoudrant d’un zest de sagesse…
L’ai-je suivi dans ma pratique de l’Aïkido? Bien sur que non! Idem pour tout ce que j’ai entrepris avec fougue et passion: l’amour de la vie, de la haute montagne, du chant, et de l’Aïkido, disciplines qui apprennent et développent entre autre: la volonté, la joie du partage, l’humilité et l’écoute.
Mon modeste parcours en Aïkido commence en 1968 dans le dojo de la patrouille de France à Salon de Provence avec Louis Legal professeur de Judo et d’Aïkido. Puis Jean-Daniel Cauhépé nous a ouvert la grande porte, et durant une trentaine d’années, j’ai pu participer aux stages d’experts tels qu’André Noquet,
Tamura Nobuyoshi, Kobayashi Hirokazu, Tohei Koichi, Saïto Morihiro, Saotome Mitsugi, Nishio Shoji, Steven Seagal, et tant d’autres.
A cette époque, nous avions une proximité physique avec eux,
et je garde le joyeux souvenir d’une démonstration de danse hawaïenne par Tohei Koichi sur les bords du lac Léman, pour expliquer à Eveline et moi-même la conduite du Ki avec les doigts.
J’ai toujours pratiqué l’Aïkido comme un chant. Au fur et à mesure, on connaît de mieux en mieux la partition, mais il faut sans cesse améliorer l’interprétation, le phrasé, les nuances et d’innombrables subtilités.
Les cours d’enfants débutent en 1990 à Ramatuelle puis à Cogolin. Ils m’ont appris combien pratiquer avec eux était le meilleur moyen de progresser. Se mettre à leur portée pour leur faire découvrir et aimer, non pas des techniques difficiles, mais les innombrables ressources à piocher dans le « pot magique » pour apprendre à grandir en respectant les autres tout en se faisant respecter.
Laurent, longtemps présent à mes côtés a magnifiquement pris le relais en 2010.
Mais la transmission ne s’interrompt pas et c’est aujourd’hui auprès des plus anciens que je continue l’apprentissage.
Après avoir été attendrie par les progrès des jeunes pousses comme Maeva, Harold, Maxime ou Gabriella, je suis émue de voir les bienfaits de cet art magistral au service des seniors tels Marcel, Philippe, Marco, Julie, Renée et autre maminouchkas appliquées et concentrées dans leur kimonos immaculés pour faire leurs taï-sabaki, mémoriser les techniques d’esquives, ou se défaire d’une saisie. Toutes et tous attendent les cours « d’Aïki Den Zou » avec impatience (le Zou pris de nouveau dans le langage provençal se traduit par « allons-y », comme le « yalla » de soeur Emmanuelle).
Aller de l’avant toujours et jusqu’au bout!
Le corps n’est plus ce qu’il était, c’est vrai, c’est même sûr, les chutes spectaculaires, c’est du passé. Mais le présent reste à vivre le mieux possible sans se laisser aller physiquement, mentalement et spirituellement. L’envie de venir au Dojo est toujours là. Retrouver les valeureux anciens cabossés mais tellement passionnés par cet art : Patrick, Philippe, Christian, Serge … est une joie, un encouragement. Mais se frotter aux jeunes loups …. aussi!
N’oublions pas les pratiquantes qui, malgré leurs responsabilités et leurs obligations persévèrent.
Avec les années, la pratique est différente. La récompense, c’est une certaine maitrise « du métier », un départ spontané du geste. Pourtant, rien n’est figé, la technique doit évoluer, à condition d’avoir un chef d’orchestre créatif et inventif, tout en restant efficace. Cette évolution est plus difficile quand il y a répétition sans création.
Un autre plaisir est celui d’observer les pratiquants utiliser cette magnifique gestuelle. A tous les niveaux, la recherche est intéressante, le travail, la concentration, l’acharnement ou le découragement en dit long sur la personnalité de chacun (le sujet vaudrait un article).
Mais le top du top, c’est de partager cette énergie « 24 heures chrono » avec une source intarissable, un électron libre, un qui est tombé dedans quand il était petit ….
Mais, même quand il était petit …
Il était déjà grand.
Respect à lui.
A Tam et Flo
Den
A 6 ans, j’accompagnai Jean-Marie au cours du samedi soir à Ste-Maxime.
A 9 ans, j’assistai au premier cours d’enfants donné par Den à Ramatuelle.
Merci à Den et Jean-Marie de m’avoir ouvert la voie de l’Aïkido qui m’accompagne tous les jours.
Love,
Tam
p.s: je vous attends dare-dare en septembre à Paris.
Nous pouvons être fiers du résultat! (Ki, Hara…)
Rendez-vous à Paris!
Bises,
« JM »