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Jean-Pierre était un ami que nous aimions beaucoup et pour lequel nous avions du respect et de l’admiration.
Nous avions fait sa connaissance à Fribourg en 1972 lors du premier congrès et stage de l’Union Européenne d’Aïkido (UEA) dont il était le représentant pour la Suisse.

C’était un artiste complet déjà sur le plan martial avec le Judo où il avait assumé le poste d’entraineur de l’équipe suisse et  détenait le grade de 7e Dan. Il était aussi 6e Dan d’Aïkido et avait une grande expérience en Jiu-jitsu et Aïki-jitsu.

C’était un homme droit qui savait ce qu’il voulait, sans compromission.
Un jour, son petit-fils d’une douzaine d’années est contacté par un dealer à la sortie de l’école. Le jour suivant, le paisible grand-père cible l’individu, le saisit à la gorge et lui dit avec « un regard qui dit tout »:
« J’te revois ici, j’te tue! »
Le problème de la drogue fut réglé à la sortie de l’école!
Peut-être son caractère déjà trempé avait-il été forgé encore plus au contact de Murashige Aritomo dont il avait été l’élève comme nous l’avons rapporté dans un autre témoignage.
Homme très ouvert, il invitait chaque année Kobayashi Hirokazu et il participa avec quelques élèves à notre séminaire de 4 jours à l’Abbaye.
Dans le cadre de nos ouvertures aux arts martiaux, Jean-Pierre nous avait initié pendant une journée au Dojo central à l’Aïki-jitsu.

Jean-Pierre Paillard à Grimaud (2006) (photo Den)

Sans s’être concerté, nous avions la même réflexion et la même démarche sur les groupements de pratiquants en Ecole autonome avec des Dojos responsables notamment avec les premiers grades. On lui avait objecté que le risque serait l’inflation des Dan. C’est tout le contraire qui se produisit. Chaque Dojo se faisait un point d’honneur à montrer l’excellence, et la qualité des grades fut tirée vers le haut.

Hjji-ate: le coude (photo Den)

Il était pianiste classique et  animait les soirées de stage. Nous avions pu alors découvrir une autre facette des talents de Kobayashi Hirokazu avec la danse, après avoir apprécié ses talent vocaux à La Baule!

En plus d’être artiste, c’était un homme de passion notamment pour tout ce qui était technologie, spécialiste en optique (diplômé au Canada), en audio-vidéo (il nous avait fait découvrir l’holophonie, c’est-à-dire la reproduction des harmoniques) et assurait la visioconférence de réunions scientifiques.

Homme de passions avec le sens de l’humour et de la dérision (photo JMT)

Nous nous voyions à intervalles réguliers et nos discussions, arts martiaux, sciences, philosophie nous ont enrichi et sont toujours présentes en notre mémoire. Ainsi nous avions fait une étude à propos de l’influence des compositeurs classiques sur « les couches énergétiques », étude que nous publierons …le moment venu.

Quatre ans après, on se dit que nous n’avons pas assez profité de cette source d’inspiration et de ce  modèle, mais nous nous sentons plus riche lorsque la vie nous permet de rencontrer des êtres comme Jean-Pierre!

Saluons affectueusement sa famille, ses amis et ses élèves. Merci à Gino Trionfo pour ses informations.

JMT