Publications

Par Nathalie Enrico

Irimi, communément traduit par : Entrer. Evoque le fait de franchir un seuil, une porte, idée de passage.
Cela présuppose peut-être que nous soyons à l’extérieur. Faut-il entendre par là, séparé de l’unité primordiale ?
Entrer avec quoi : Le pied, les hanches, le ventre, l’atémi, le regard, l’intention, le souffle. Tout ceci forme une entité. La première unification nécessaire est avec nous-même.
Le kiaï m’apparait comme étant, entre autre, le résultat de cette première rencontre. Me vient alors en mémoire, la question relative au son que pourrait produire une seule main.

Séminaire « Lâ, la main du Kokoro » (2013)

Tous les concepts abordés lors des séminaires, sont des commodités pour notre « compréhension », qui m’apparaissent indissociables. (Fudoshin, Ma-aï, Irimi, le non-agir, n’ayez pas peur, où aspire t’on ?…)
Habiter son centre est essentiel. Au regard de l’analogie entre le microcosme et le macrocosme, c’est habiter le centre de l’univers. Cette disposition annule l’opposition attaquant/attaqué, soi/non soi.
Irimi m’amène également à m’interroger au sujet de l’attraction des corps. Je citerai une phrase issue de « La crise du monde moderne » de René Guénon : « Il y a lieu d’envisager en toute chose, deux tendances opposées, l’une descendante l’autre ascendante et de la prédominance de l’une ou de l’autre, procèdent deux phases complémentaires de la manifestation, l’une d’éloignement du principe, l’autre de retour vers le principe »
Cela me renvoi par la même aux propos d’Annick de Souzenelle dans « L’Egypte intérieur ». YHWH, tout en indiquant à Moïse comment libérer son peuple, renforce le cœur de Pharaon.
Pour habiter son centre, il convient, à mon sens, de s’inscrire dans la verticalité. Trouver sa place sur ce plan, garantie d’être à sa place sur le plan horizontal. Si attaquant et attaqué sont perçus comme étant sur une ligne horizontale, ils sont séparés, distants. Si on considère qu’ils sont unis sur un plan vertical (en bas par un seul et même centre, en haut par …), le conflit est résolu. Clin d’œil à l’école Tenchi!
Je suspendrai provisoirement ma quête sur ce thème en soulignant l’importance du cérémonial qui entoure la pratique. Une manière d’entrer dans le dojo, dans la discipline, en résonnance…Saluer en direction du kamisa, prend tout son sens.