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L’Aïkido et la montagne

On peut comparer le travail et le cheminement en Aïkido à une ascension en montagne. Ne parle-t-on pas de voie d’escalade même si le mot voie évoque deux plans différents?

Tel un grimpeur qui suit son guide, le pratiquant marche dans les traces de son enseignant.

Le Dojo représente le camp de base. A partir de celui-ci se feront les allées et venues pour installer les camps d’altitude, 1,2,3… et sécuriser l’ascension. Ces différents camps sont les équivalents des stages trimestriels (camp 1), pour ceintures noires (camp 2), pour les niveaux 3e Dan et plus (camp 3), pour les niveaux 5e dan et plus (camp 4) et ainsi de suite…s’il y a lieu!

Dans le cadre de l’Ecole Tenchi d’Aïkido, nous avons l’audace de  prétendre que le sommet de notre ascension-progression annuelle est dans le séminaire ABI de 4 jours établi depuis 1987 pendant le pont de…l’Ascension! Curieuse coïncidence!

Cette analogie entre ces deux pratiques amènent deux réflexions:

Imagine-t-on un alpiniste passer aux camps supérieurs voire au sommet sans passer par le camp de base et même la marche d’approche qui a pour but l’acclimatation à l’altitude?
C’est vrai que certains pourraient être tenté par une dépose en hélicoptère au sommet pour faire la photo!
Tout le travail dans son Dojo puis dans les différents stages amènent une progression qui trouvera son point d’orgue durant ce moment privilégié du séminaire. Chaque année, le thème choisi est étudié à l’insu du pratiquant sans explications, celles-ci le seront au sommet! Le thème pour 2019 n’échappera pas à la règle.

Inversement, peux-t-on imaginer un alpiniste s’arrêter au camp de base dans la mesure où il n’a pas un empêchement technique ou de santé?
Trop de pratiquants n’ont pas d’ambition et n’ont pas envie d’aller plus loin.
Pourquoi?
La paresse? Probablement.
Le manque d’objectif? Certainement.
Le manque d’amour pour notre discipline? Surement.

Si une pratique quelqu’elle soit passe après la famille et les obligations professionnelles, Il faut avoir l’honnêteté de savoir ce que l’on veut et ne pas amener son dilettantisme.

Il est tout à fait respectable de préférer la pétanque à l’Aïkido mais il ne faudra pas espérer atteindre un haut sommet dans notre art. Il faut donner un minimum pour recevoir.
Comme en montagne, plus nous montons haut, plus la vue sera étendue et plus nous pourrons atteindre les « secrets » de l’Aïkido.
Nos avons l’audace de prétendre que les thèmes des séminaires ABI délivrent à qui ouvre son Hara et son Coeur des « secrets » peu ou pas développés ailleurs. L’enseignement dispensé à l’Ecole Tenchi n’est pas meilleur qu’ailleurs mais disons qu’il est original et évolutif.

Nous avons toujours encouragé les pratiquants avec un minimum de bagage à rencontrer d’autres expressions, mais nous sommes dubitatif quand nous constatons un recul et une pratique plus physique et plus primaire.

Est-ce une question d’âge et de maturité? Probablement.
Est-ce une question d’intelligence (incapacité à suivre deux enseignements) et/ou de respect pour l’enseignant en ne suivant pas les stages? Certainement.
Est-ce une question d’évolution spirituelle? Surement.

A l’aube d’une rentrée dans une société perturbée, angoissée et violente, l’Aïkido nous offre un moyen d’affronter la tempête et de ne pas sombrer sur une face nord.
Encore faut-il apporter l’amour de notre art et le lien (Ki Musubi) qui nous rattache à la cordée.
Ne pas être assidu, c’est comme rompre le lien, chuter dans la pente et mettre la cordée en difficulté.

Bonne saison Aïki.

JMT

NB:Les dates de reprise sont à consulter sur l’onglet de vos Dojos respectifs.

 
 

3 commentaires

  1. mariane

    Mais que la montagne est belle, même vue d’en bas !! On a ainsi le plaisir d’imaginer que l’ascension sera longue, parfois chaotique, mais toujours heureuse et rigoureuse …

  2. Den

    Belle comparaison entre le monde de la montagne et celui de l’Aïkido, et j’aurais bien aimé écrire cet article, mais tu es passé devant, toi qui a toujours été « en quête de plus grand ».

    Deux passions communes, l’une m’ayant amenée à l’autre, et jusqu’à toi.

    Si aujourd’hui ma pratique de la montagne se limite à la marche sur les crêtes du Ventoux, je la sens vivre intensément dans mes souvenirs des trekkings, des raids à skis de montagne, des ballades à ski de fond ou des grandes courses Himalayennes. Le même esprit de l’effort est là, le tenir bon, le partage entre partenaires, l’attention à leur bien-être, et bien sur le respect de l’enseignant, le guide, « celui qui va devant ».

    Quelle chance, merci la vie.

    J’attend un article sur le chant et l’Aïkido.

    Belle rentrée à toutes et à tous avec le plaisir de se retrouver.

    Den

  3. Cet article est dédié:
    aux amoureux de la montagne, particulièrement au guide et professeur de ski Raymond Renaud qui m’a initié au ski dynamique et vertical à la Tohei! au guide chamoniard feu Pierre Leroux et son épouse Renée qui nous fait l’honneur d’être membre de notre Ecole, à l’alpiniste, explorateur et ethnologue Jean Bourgeois dont le livre « En quête de plus grand » m’a inspiré cet article,
    et bien sur aux amoureux de l’Aïkido qui reconnaitront les points communs de la passion.
    JMT

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