Une graine,
Une racine,
Une feuille,
Une fleur,
Le mouvement de la vie,
Le mouvement du KI,
KOKYU.
Graine, racine, feuille et fleur
J-8
Nous sommes à 8 jours du Séminaire ABI qui se déroulera pendant les 4 jours de l’Ascension.
Déjà la 27e édition, et nous sommes heureux de voir les anciens toujours fidèles qui continuent à progresser et les nouvelles générations prometteuses.
Comme nous l’avons déjà écrit, les progrès ne sont pas seulement liés au temps de pratique, mais aussi à la qualité de pratique, à notre ouverture, au don de soi et c’est pour cela qu’un séminaire n’est pas qu’un simple stage. En plus du thème, du temps de pratique plus intense, il y a le temps de vie commune du matin au soir où l’apprentissage voire l’expérience de l’Aïki peut se faire. C’est pour cela que les horaires sont permanents et impliquent que tout acte de la vie peut et doit être Aïki.
C’est un peu notre manière d’être » Uchi-deshi » (disciple interne), non pas d’un Maître mais de l’Aïkido.
Prière indienne
Comme nous l’avons déjà évoqué, les Budo en général et l’Aïkido en particulier nous enseignent le mystère de la vie c’est-à-dire naitre, vivre et mourir (cf l’enseignement de Takuan).
Voici une prière amérindienne qui illustre magnifiquement cet idéal et que nous dédions à nos chers disparus…et à ceux qui restent!
Gloria in excelcis Sensei
L’Aïkido est un art de paix, d’harmonie, d’amour ainsi que l’enseignait Maître Ueshiba qui avait transformé les arts guerriers en art pour réconcilier les contraires.
C’est la théorie… et puis il y a la pratique qui contre-dit, avec le désir à peine voilé de planter le partenaire sur les lombaires, les cervicales voire la tête.
Faire mal pour assouvir un désir de puissance et de domination, c’est au moins un transfert d’agressivité et au plus de la perversion ou du sadisme!
Bientôt le séminaire ABI
Comme déjà annoncé, le séminaire ABI 2014 aura lieu du 29 Mai au 1er Juin (Ascension).
Le thème de ces 4 jours de travail sera KI-NO-NAGARE (Ecoulement et conduite du KI) .
Après avoir étudié la relation Main-Coeur l’année dernière, le thème de cette année en sera la suite. Touts les pratiquants ont du KI naturellement mais sa mise en mouvement n’est pas toujours judicieuse. L’étude de certains principes ou règles permettront d’approfondir notre recherche de l’AÏKI.
Ouvert à tous,
Les anciens passeront d’un Aïkido de moins en moins physique à un Aïkido de plus en plus énergétique.
Les jeunes pratiquants gagneront du temps en éliminant le travail en force.
début du séminaire le 29/05 à 8h
fin du séminaire le 1/06 à 20 h
IAIDO-TOHO (8h30-9h30), AIKIDO (9H30-11h30,16h-18h), AIKI-JO, AIKI-KEN(15h-16h), MONDO (soirées), MOKUZO
samedi 31/05: soirée de gala: cabaret
Stage : 340 € (repas du midi et du soir compris, sauf boissons), 390 € non membres
Inscription ferme et définitive jusqu’au 30 Avril : 06 09 06 36 73 ou ecoletenchiaikido@gmail.com
NB: places limitées
Abe Tadashi (1926-1984)
Personnage clef du développement de l’Aïkido en France, Abe Tadashi présente une personnalité très particulière dans le monde des arts martiaux.
Nous ne l’avons pas connu, aussi ferons-nous appel aux témoignages de ses élèves comme Pierre Warcollier et ses fils Alain et Jean-Pierre.
Il est né en 1926, issu d’une riche famille dont le père, homme d’affaires et élève de Maître Ueshiba, participe au financement du Kobukan Dojo.
Tadashi débutera l’Aïkido à l’âge de 16 ans en 1942 et deviendra Uchi-deshi à Iwama. Notons que 1942 correspond à la deuxième expérience spirituelle d’O Sensei.
Il sera nommé 6e Dan en 1952.
Il n’échappe pas à la situation de guerre où même les enfants sont amenés à participer jusqu’au bout. Officier de marine, il sera enrôlé (manipulé?) comme Kamikaze sur les fameux Kaiten (traduction: « Départ pour le ciel »), torpilles transformées en sous-marin avec une tonne et demi d’explosifs qui furent un échec pour le Japon. il sera épargné par l’arrêt de la guerre.
En 1952, Maître Ueshiba l’envoie en France un an après la visite de Mochizuki Minoru (1907-2003).
Il a 26 ans, étudie le droit et introduit l’Aïkido grâce à Kawaishi Mikinosuke (1899-1969) le « père » du Judo en France.
Sur ses conseils, il mettra au point une codification française (cf bibliographie).
Il développera l’Aïkido en France et en Europe jusqu’à son retour en 1960.
La pratique d’Abe correspond à la période d’évolution symboliquement représentée par un cercle dans un carré (Aïki-budo) qui succédera à la période Daïto-Ryu Aïki-jutsu des années 1920-1930 (aspect carré), avant la période 1950-1960 (symbole du cercle). Cette façon de découper l’évolution de l’Aïkido est schématique et correspond à l’évolution mentale et spirituelle du fondateur. Si Kishomaru a une personnalité propre et « son Aïkido » qui a influencé les futurs cadres, on ne peut dire pour autant que l’évolution circulaire et spirale de l’Aïkido soit de son seul fait sous prétexte que le fondateur se partageait principalement entre Iwama et Tokyo. Cette évolution est d’abord et avant tout l’oeuvre de la conscience hors du commun du fondateur.
A Iwama, ses condisciples s’appellent Tohei Koichi (1920-2011) qui commença en 1939 (était-il « carré » pour autant?)
et Saïto Morihiro (1928-2002) qui commença en 1946.
Sa réputation de « tueur » et de tête brulée était-elle due à son mental de guerrier destiné à mourir à 18 ans au combat?
Quelques anecdotes semblent l’infirmer.
Au Japon, Abe qui aimait l’alcool et la bagarre, se plaisait à tester ses connaissances martiales dans les bas-fond. Le lendemain d’une rixe, il se présenta devant Maître Ueshiba et raconta fièrement:
« Ils étaient six, armés de couteaux et je n’ai eu que cela »
montrant une estafilade sur son avant-bras.
« Vous n’avez rien compris à l’Aïkido »,
fut la réponse d’O Sensei!
Le jeune Tadashi avait beaucoup d’admiration pour le fondateur et aimait passionnément l’Aïkido et il voulait rivaliser avec Tohei. Il avait l’obsession de le vaincre et il échoua dans ses défis notamment à Osaka. Le seul témoin de cette défaite fut son neveu, Yamada Yoshimitsu, alors adolescent, qu’il frappa sous le coup de la rage et de l’humiliation! Celui-ci devint Uchi-deshi en 1955 puis émigra aux Etats-Unis.
Pierre Warcollier nous racontait qu’il l’avait félicité d’avoir esquivé son attaque au bâton car selon ses mots:
« Moi, mortel à 6 mètres! »
En France, il ne s’était pas assagi. En sortant d’un stage et voyant la voiture neuve d’un pratiquant, il la défonça d’un tsuki (bien que ne pratiquant pas le Karaté, ses mains étaient déformées au niveau des Kento par le makiwara):
« Ah Ah, voiture neuve«
dit-il en rigolant et en sortant des billets de banque pour le malheureux propriétaire qui ne pouvait que protester!
Une autre fois:
« Nous aller bois (le bois de Vincennes).
Un seul revenir! »
Son regard de félin hyper yang ne passait pas inaperçu comme dans ce restaurant où rendez-vous avait été pris pour régler un différent avec des gens du milieu qui préférèrent prendre la fuite en le voyant.
Tout laisse supposer que ses affaires à la fin de sa vie l’amena à fréquenter le milieu. Une photo le montre entouré de …deux gardes du corps!
A son retour au Japon, en 1960, il critiqua l’évolution circulaire et considérée par lui comme « féminine », ne reconnaissant pas « son Aïkido » carré et guerrier. Il refusa le 7e Dan, rendit ses certificats et quitta l’Aïkikai.
Les années suivantes verront l’arrivée d’experts délégués pour propager l’Aïkido en occident à partir de la France:
1961: Noro Masamichi (1935-2013)
1962: Murashige Aritomo (1895-1964)
1963: Nakazono Mutsuro (1918-1994)
1964: Tamura Nobuyoshi (1933-2010)
JMT
DVD Cabaret 2011
Le DVD de la soirée « CABARET 2011 » est disponible.
CHAPITRES
1-Ouverture
2-Le camping (Colette et Marianne)
3-Les vamps en prière (Clara et Tam)
4-Unchained melody (Romaric)
5-Le bêtisier (Maëva)
6-Souple comme un bout de bois (Jean-Marie et Tam)
7-La Quête du Nen (Laurent, Xavier, Stan, Maëva, Mylène, Marianne et Tam
8-Mon chien parle (Mylène)
9-Subtilités de la langue de Molière (Den, Philippe, Patrick et Stan)
10-Corcovado (Olivier)
11-Stand by me (Olivier, Romaric et Laurent)
12-Au revoir les vamps
13- Sweet home Alabama (Olivier, Romaric et Laurent)
Prix: 20€
Réservation et commande: ecoletenchiaikido@gmail.com
Murashige Aritomo (1895-1964)
Nous n’avons pas connu ce Maître d’arts martiaux (1895-1964), aussi citerons nous Jean-Daniel Cauhépé qui fut son Uke en 1962 et Jean-Pierre Paillard qui fut son élève.
Issu d’une famille de guerriers, Aritomo (Aritoshi, son prénom au Japon) commence l’étude des Budo par le Kendo à l’âge de 13 ans, adhère au Dai Nippon Butokukai de Kyoto à 19 ans, débute le Judo avec le fondateur Kano Jigoro à 20 ans, puis le Katori-Shinto-Ryu avec Mochizuki Minoru.
En 1931, Kano envoie certains de ses élèves (dont Mochizuki et Murashige) étudier l’Aïki-Budo de Maître Ueshiba encore très proche du Daïto-Ryu.
« C’est le Budo idéal » estimera Kano Jigoro en voyant O Sensei, ce qui montre l’admiration pour le Budoka et son art sans pour autant dévaloriser sa discipline.
Murashige Aritomo deviendra expert et haut gradé dans nombre de Budo (Judo, Iaïdo, Kendo…) et de Bujutsu (bâton, lance, hallebarde, poignard…). En Aïkido, il recevra le 9e Dan à l’âge de 65 ans en 1960.
Au contact de Maître Ueshiba, il deviendra adepte de l’Omoto-kyo (Branche Shintoiste) et sera initié à l’art des sons et des incantations (Ho-jutsu).
Son mental était d’une autre époque avec une réputation de « tueur » où l’art martial (Bujutsu) au sens propre est une question de vie ou de mort, bien différente de la brutalité et des transferts d’agressivité.
Un jour, notre ami JP Paillard, passant devant Murashige qui était assis, reçoit de sa part un coup de pied au bas-ventre avec pour tout commentaire:
« Ca aussi, c’est Aïkido! »
C’était sa façon à lui d’enseigner la vigilance.
Ce que raconte JD Cauhépé – lui-même au passé de guerrier – dans ses écrits sur son expérience d’Uke, laisse entrevoir le très haut niveau atteint par cet Adepte.
Maître Ueshiba le délèguera en Europe en 1962. Il s’établira en Belgique grâce au fondateur de la macrobiotique Sakurazawa Nyoiti (Georges Ohsawa).
Il est bien connu qu’il participa activement à la guerre en Mandchourie (1931-1945), mais ce qui l’est moins, c’est qu’il exerçait ses talents de sabreur comme…bourreau! Il aurait été responsable de plusieurs centaines de décapitation. D’une façon générale, les Japonais ont laissé un très mauvais souvenir en Chine.
C’est le paradoxe de ce Maître de guerre qui, parallèlement va évoluer dans une recherche spirituelle. Tous ces talents vont développer en lui une perception qui lui permettront une étrange prédiction:
« Quand je mourai, ma main sera séparée de mon corps! »
En 1964, après une démonstration à l’ambassade du Japon à Bruxelles, il est grièvement blessé dans un accident de voiture. Il est éjecté et sa main droite est tranchée. Il décèdera à l’hôpital le 24 mars à l’âge de 69 ans.
Cette vie brièvement résumée est source de réflexions sur la vie, la mort, le destin, les lois de causalité, d’interdépendance (karma) et les buts de la pratique d’un art martial tel l’Aïkido.
JMT
Jeanne Lieberman ou la leçon de vie.
Jeanne Lieberman (1891-1987) fut dans les années 70 un « phénomène » médiatisé en raison d’un parcours singulier.
D’abord, elle débute le Yoga à l’âge de 40 ans ce qui pour l’époque était déjà peu ordinaire. Un mental peu commun la poussait à découvrir plus. Aussi à 58 ans, elle débute le Judo et reçoit le 1er Dan à 63 ans , puis l’Aïkido et le 1er Dan et enfin débute le Kung-fu à 75 ans pour obtenir le 1er Dan à 8O ans.
Elle enseigne ces disciplines à des élèves, en majorité des femmes, entre 40 et plus de 80 ans! Un reportage télévisé de l’époque la montre, enseignant dans son appartement du 9e arrondissement à Paris à des élèves âgées chutant …sur le parquet!
Il est des personnages qui vivent et démontrent un art de bien vieillir, où le temps n’a pas de prise car ils vivent dans la bonne humeur et la pensée positive dans l’instant présent. C’est une bonne leçon qui doit nous faire réfléchir les soirs de paresse, de douleurs ou de mauvais temps!
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