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Jean-Marie Tung

Un séminaire à intervalle 1+1=3

Comme chaque année, les quatre jours de séminaire ont passé très vite.
La journée sans temps mort était bien rythmée avec le matin le café d’accueil (!) suivi de la méditation puis l’art du Iaïdo Toho et enfin l’Aïkido.

Séminaire ABI 2018 (photo Den)

Iaïdo Toho (photo Den)

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ABI J-30

Dans un mois aura lieu le 31e séminaire traditionnel de 4 jours de l’Ascension qui permettra un entrainement intensif d’Aïkido, d’Aïki-ken, d’Aïkido-jo et de Iaïdo au Dojo central.
L’étude sera axée sur l’intervalle d’action, porte d’entrée pour agir au-delà du domaine physique.
Le concept d’intervalle englobe le Ma-aï et ouvre une vision ainsi qu’une compréhension du corps énergétique.
C’est tout une pratique subtile qui s’ouvre au chercheur de vérité et vient approfondir les thèmes de ces dernières années.

Affiche séminaire 2017

Affiche séminaire 2018

Denis 4e Dan

Denis a  reçu le 4e Dan après avoir passé brillamment les épreuves.
Il a su démontré des connaissances techniques tant sur les plans physique que mental et subtil.

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(photo Frédéric Frache)

Il a maintenant tout le bagage nécessaire pour aborder la 2e phase qui fait de l’Aïkido plus qu’un art de self-défense mais aussi un art de connaissance de soi. C’est toute une approche qui est abordée depuis quelques années dans nos séminaire ABI de l’Ascension.

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(photo Frédéric Frache)

Denis démontre par son exemple qu’il n’est pas seulement un pratiquant doué. Par son humilité et son sens du partage, il est véritablement l’image d’un grand frère qui tient la main du petit frère et de la petite soeur pour les faire avancer.

L’Aïkido est une technique de longue vie au sens de la Tradition chinoise, alors longue vie à l’artiste!

JMT

Séminaire ABI 2018

Au delà d’un art martial de défense, l’Aïkido permet de découvrir notre nature profonde et notre structure selon notre constitution tripartite Corps, Ame, Esprit.
Comprendre la notion d’intervalle, ce n’est pas seulement se limiter au Ma-Aï, mais aussi visualiser notre constitution physique-psychique comme un tissu fait de mailles, de noeuds et donc de vide.
Pour dépasser la puissance physique et mentale, il est donc nécessaire d’agir en tenant compte de cette compréhension.
Pendant ces 4 jours de séminaire, nous intégrerons par la technique de l’Aïki que la matière est faite de vide!

Affiche séminaire 2017

Affiche séminaire 2018

L’ECOLE TENCHI d’AIKIDO

VOUS SOUHAITE AINSI QU’A TOUS CEUX QUI VOUS SONT CHERS

UN JOYEUX NOEL ET UNE BONNE ANNEE 2018

Mylène 1er Dan

L’Ecole Tenchi voit la famille des ceintures noires s’agrandir en la personne de Mylène de l’Aïkidojo de Grimaud.

A l’issue du stage trimestriel réunissant les Dojos de l’Ecole et la visite de Jean-Yve Pré, professeur à la Fédération d’Aïkido Traditionnel, Mylène a réussi brillamment l’examen de 1er Dan.

Mylène et sa partenaire-cash Colette (photo Marianne)

Mylène et sa partenaire-coach Colette (photo Marianne)

Celui-ci récompense non seulement ses qualités techniques mais aussi une persévérance rare, qui n’est pas surprenante quand on sait qu’elle pratique le marathon.

Félicitations à la nouvelle promue et « longue course ». Ce n’est que le premier km!

JMT

Zone de confort

Il fait nuit. Un homme cherche quelque chose sur le sol éclairé par le halo d’un lampadaire.
Un passant le voyant lui demande:
-« Vous avez perdu quelque chose?
-Oui, mes clefs.
-Je vais vous aider. »
Après quelques minutes infructueuses, le passant demande:
-« Vous êtes sûr de les avoir perdues ici?
-Non, je les ai perdues plus loin! »
Le passant le regarde surpris sans comprendre.
-« Oui mais ici, il y a de la lumière! »

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Il était une fois …YAMA-ARASHI

par Tony Thielemans

(Tony Thielemans est un pionnier des Arts Martiaux notamment en Aïkido. Il est l’auteur d’un des tout premiers ouvrages en langue française et nous fait l’honneur du récit d’une époque héroïque en Belgique).

  Tout a débuté le jour où un jeune garçon de 16 ans assista, en 1953,  à une démonstration publique de judo et de self-défense donnée à Laeken à l’occasion d’une Fête de quartier. Il fut fasciné par ce qu’il voyait. A la même époque, la revue « Science et Vie » consacrait un article important sur ces disciplines peu connues. Sa lecture décida cet adolescent que j’étais à se documenter d’avantage et c’est ainsi que le 23 avril 1954, je  pousse pour la première fois la porte du dojo du « Judo-Club de Laeken », situé 24, rue de la Chanterelle, pour y prendre ma première leçon de judo. Je ne pouvais pas deviner, à cet instant, que cette décision allait être déterminante dans mon existence et tracer mon destin. Le professeur était M. Julien Naessens, ceinture noire 1er dan à cette époque, élève de Maître Jean de Herdt, 4e dan, plusieurs fois champion de France et d’Europe, et qui était lui-même disciple du Maître Mikinosuke Kawaishi, 7e dan, fondateur du judo en France. Le tapis (tatami) était composé d’une bâche de couleur beige en dessous de laquelle était entassé des copeaux de bois pour amortir les chutes ! C’était l’époque héroïque et peu de clubs existaient en Belgique. Les cotisations étaient bien plus élevées qu’à l’heure actuelle mais nous étions tellement heureux de pouvoir pratiquer cette nouvelle discipline. Les partenaires de l’époque dont je me souviens du nom étaient Roger Hannoset, Henri Dichlian, Clément Debruyne, André Jean, Vanderdonckt, Slagmuylder, Vanitsen, Mmes Naessens et Hannoset, Hervens, Delbol, Etienne Bauwens, Roger Cardon, Jim Barbé, Auguste Dherdt, Marcel Flamion, Larsimont, les frères Boffin, t’Kint, Gailly, Martegani … En ce temps-là bien des rumeurs circulaient au sujet de ces fous en espèce de pyjama blanc qui s’amusaient à se projeter, s’immobiliser, s’étrangler, se faire des clés de bras, etc…mais c’était aussi l’époque des films avec Eddie Constantine où cet acteur, qui était, disait-on, lui-même ceinture marron de judo, utilisait certaines techniques de judo et de ju-jitsu dans ses films. Et il faut avouer que nous n’étions pas peu fiers de dire que nous étions judokas  malgré que certaines mauvaises langues disaient que nous nous réunissions pour fumer de l’opium ! A part Henri Dichlian qui buvait ce qu’il appelait « une vieille cure » à savoir du coca –cola avec du sirop de menthe et qu’adeptes de la macrobiotique, nous prenions des cachets de sel marin afin d’être plus yang, rien d’anormal  dans notre comportement…

 Toute récente ceinture orange, je voulais déjà faire profiter quelques copains de mon savoir ( !) sur la self-défense. Nous répétions dans le grenier paternel, sur de vieilles couvertures, les mouvements de jiu-jitsu et les techniques de judo au sol que j’avais appris lors des cours que je continuais à suivre assidûment. C’est ainsi qu’en 1955, Roland De Vos, Constant Braet et moi-même avons décidé de donner un nom à ce petit groupe de copains. La langue japonaise était absolument inconnue et la seule référence que nous avions en ce domaine était le livre Ma Méthode de Judo de Kawaishi. Là, on pouvait trouver des mots représentant le nom de techniques tels que de ashi barai (balayage du pied avancé) ou harai-goshi (fauchage de la hanche) mais il aurait été étrange de donner un tel  nom, nous semblait-il, à ce groupe d’amateurs que nous étions. Après avoir lu et relu l’ouvrage de Kawaishi, je propose YAMA-ARASHI qui est dans la méthode Kawaishi le 14e de hanche et signifie « Tempête sur la montagne ». Notre enthousiasme débordant nous fait même faire fabriquer des insignes. Ils étaient de forme octogonale (excellent pour le feng-shui, mais nous ne le savions pas) et il y était indiqué « Yama-Arashi Jiu-Jitsu » car c’étaient surtout des mouvements de self-défense que nous répétions. Je ne crois pas au hasard et c’est bien plus tard que j’appris que cette technique était le mouvement favori de Shiro Saigo, élève de Maître Jigoro Kano, le fondateur du Judo et que lors d’un tournoi officiel, la victoire remportée par Shiro Saigo et son fameux yama-arashi firent la renommée du Judo par rapport aux autres écoles de jiu-jitsu. On peut donc dire que yama-arashi fit faire un pas décisif au développement et à l’étude du Judo.

Durant les années qui suivirent, je consacrais trop de temps à suivre mes cours auprès du Maître Naessens que pour pouvoir continuer ceux donnés dans le grenier paternel. J’allais non seulement rue de la Chanterelle mais également dans d’autres dojos ouverts par Maître Naessens : place de la Vaillance, rue Plantin et ensuite rue de Waelhem. Il y eut aussi les premiers stages suivis en aïkido et donnés par le Maître Tadashi Abe ; ensuite ce furent Maître Noro, Maître Tamura, Maître Mochizuki et Maître Murashige, 9e dan. Il y eut une approche de ma part auprès du karaté dont les cours étaient donnés par M. Verbruggen qui étudiait lui-même chaque week-end à Paris sous la direction du Maître Murakami et il y eut ensuite Maître Harada. Les pratiquants actuels d’aïkido et de karaté-do ne devraient pas oublier que c’est mon professeur, Maître Julien Naessens, qui a introduit ces nouvelles disciplines en Belgique en invitant ainsi des experts à venir donner des stages dans notre pays. Sans oublier Maître Kenshiro Abe, 8e dan pour le judo et aussi le champion universitaire du Japon, Maître Hara. 4e dan. Il y eut aussi des rencontres, des championnats, des démonstrations multiples auxquels j’ai participé durant cette période antérieure à mon 1er dan.

En 1958, l’année de l’Exposition Universelle à Bruxelles, ma mère qui travaillait avec une certaine Mme Boone, fit en sorte de me faire rencontrer le mari de celle-ci. Joseph Boone était ceinture noire de l’Ecole de Maurice Minne, précurseur du judo et du ju-jitsu en Belgique et fondateur de la fédération belge de judo. Il fut conquis par mon idée d’enseignement et c’est ainsi qu’en cette période héroïque des arts martiaux, un nouveau dojo fut ouvert le 4 janvier 1959 au 179, rue de Ribaucourt, à l’étage de l’arrière bâtiment d’un café (« In de Kempen »). Je l’ai dit plus haut, je ne crois pas au hasard, il se faisait qu’à cette adresse, mais au rez-de-chaussée, avait été créé un des premiers dojos à Bruxelles. Il était placé sous la direction de Maître Jean Perpeet, la première ceinture noire de judo de Belgique décernée par Maître de Herdt. Ce dojo fut ensuite repris par Maître Naessens qui le quitta plus tard, à son tour. On peut retrouver l’adresse de cet ancien dojo dans l’annuaire de Judo International, volume II, page 214, édité en 1950, et précisant la date d’ouverture de ce club par Maître Perpeet, le 15 octobre 1949 !

Donc, le 4 janvier 1959, est ouvert ce nouveau club d’aïkido et de judo et qui porte, bien entendu le nom de YAMA-ARASHI, né 5 ans plus tôt dans un grenier ! Le tatami était composé d’une bâche verte de 35m2 et en dessous de celle-ci, c’était du crin végétal piqué sur toile de jute ! Il n’y avait aucune arrivée d’eau… (donc pas de douches) et le chauffage était assuré par un poêle colonne alimenté de bûches de bois ! On se changeait derrière un rideau. Ma mère avait même confectionné des écussons de feutre à mettre sur le judogi et représentant une montagne jaune traversée par un éclair rouge symbolisant ainsi  «  la tempête sur la montagne » (yama-arashi).

 L’inauguration eut lieu devant une très nombreuse assistance, en présence de M. Jean Stas, président de la fédération belge de judo, de pratiquants d’autres clubs et également de beaucoup de curieux. Parmi les participants à la démonstration d’ouverture se trouvait M. Raymond Geirnaert, professeur du club T’Ai-Kih et l’une des premières ceintures noires d’aïkido de Belgique.

Puis ce furent les dix premières années d’existence du Cercle qui  en firent la notoriété et la réputation de son enseignement. Ce ne fut guère aisé mais dès la première année, en février 1959, on faisait déjà paraître un bulletin d’informations du club. Nous eûmes également la visite de professeurs et pratiquants d’autres clubs. Une démonstration fut même donnée en juin, avec notre demi-douzaine d’élèves débutants, à Hoeilaart à l’occasion de la Fête du Raisin et de l’inauguration du vin belge « Isca ». J’avais bien insisté pour que nous ayons un tapis pour amortir nos chutes mais lorsque je constate qu’une simple bâche avait été mise sur le podium et qu’il n’y avait que le plancher en dessous de celle-ci, j’avoue avoir tremblé pour les abattis de mes élèves. Mais ils avaient tous bien appris l’art de l’ukemi (brise-chute) et à part l’un des pratiquants qui, rejoignant sa place après un randori durant lequel il avait été projeté à plusieurs reprises, « légèrement » sonné, demande à son voisin de le prévenir quand ce sera son tour de participer à la démonstration…il n’y eut rien à déplorer si ce n’est mon nez qui n’arrêtait pas de saigner suite à un coup de genou donné par une de nos élèves, Ghislaine Cooremans, qui avait exécuté à la perfection sa technique de défense sur le coup de couteau que j’avais donné ! Et je faisais également, en même temps, le commentaire de la démonstration ! Imaginez-vous la scène ! Nous étions fous, à l’époque on utilisait de vrais couteaux pour les démonstrations mais les chutes spectaculaires sur le plancher du kiosque et le réalisme des techniques de self-défense agrémentées d’un saignement de nez nous valurent un énorme succès auprès du très nombreux public présent. En juin, une autre démonstration est faite à Anvers pour les Jeunesses Arméniennes et je me souviendrai toujours du périlleux voyage que nous avons fait pour nous y rendre dans la camionnette Volkswagen louée et conduite par notre élève, Asadourian, qui était celui qui avait été contacté pour l’organisation de cette démonstration. Il n’y avait qu’un seul problème, M. Asadourian savait à peine conduire (le permis n’existait pas à l’époque) et nous avons failli ne jamais arriver à Anvers en bonne forme ! En novembre, nos élèves participent au stage de judo donné par Maître Kenshiro Abe et au stage d’aïkido du Maître Tadashi Abe au Judo Club de Belgique.

En février 1960, Yama-Arashi fait partie des 12 clubs fondateurs de la Fédération Belge de Karaté, première fédération nationale de karaté. En mars, un cours de karaté, qui est une toute nouvelle discipline enseignée en Belgique, débute sous la direction de Monsieur Raeymackers, cours qui sera dirigé ensuite par Monsieur Christiaens. Le 19 juin, une deuxième salle est inaugurée avenue Fonsny. En septembre un cours spécial pour juniors est inauguré et en octobre, Monsieur Joseph Boone, pour des raisons professionnelles et également d’ordre familial, se retire du monde des arts martiaux.

Le 25 mars 1961 se déroule le premier championnat Yama-Arashi et le 1er avril (et ce n’est pas un poisson d’avril) j’abandonne mon métier de bureaucrate  pour me consacrer à plein temps à l’enseignement des arts martiaux et devenir donc professeur professionnel dans ce domaine. A la même époque on transfère le dojo de l’avenue Fonsny à l’avenue Jean Volders. En août, un cours de ju-jitsu donné sous la direction de Monsieur Wanègue voit le jour et en octobre, Mademoiselle Claudine Van Lembergen est nommée ceinture noire de judo. Elle est la plus jeune ceinture noire féminine de Belgique et elle a 16 ans. En décembre, nous participons aux championnats du Hainaut, une démonstration est donnée à Dilbeek et nous reprenons le dojo de Maître Jean Lindebrings, une des premières ceintures noires d’aïkido en Belgique, situé au Grand Sablon au 40, rue Ste Anne. Maître Murashige, 9e dan, y donne un stage d’aïkido au cours duquel il nomme l’un de nos élèves, Monsieur De Visscher, 1er dan.

Le 24 février 1962 ce sont les seconds championnats du Cercle. A la même époque, une équipe de Yama-Arashi participe à des championnats inter-clubs bruxellois et remporte la victoire. Le 14 mars, à la fin d’un stage d’aïkido, Maître Murashige me décerne le 2e dan et nomme mes élèves Jean Giraldo et Luc Martiny 1er dan. Le 31 mars, une démonstration est faite à Louvain par 24 de nos membres et en avril, c’est Monsieur Pongchai Jayankura qui reprend la direction des cours de karaté dans notre Cercle. Nous abandonnons la salle de l’avenue Jean Volders (le plafond en dessous du dojo s’écroulait). C’est aussi durant cette période que j’accompagne le Maître Murashige, 9e dan, à Paris et serai son uke lors du stage donné dans le dojo de Maître Nocquet. Le 26 août est inaugurée la salle du 125, avenue de l’Hippodrome et le 2 septembre, Maître Kawaishi me décerne le 2e dan judo et le 1er dan à Messieurs De Visscher et Martiny. En septembre, une section kendo est créée. Le 25 novembre, naissance d’une section  arts martiaux à l’Académie Paul Sprimont et le 21 décembre une démonstration est donnée à l’Athénée de Bruxelles où une section budo sera créée en mars 1963.

C’est aussi en 1963, le 19 janvier, que se déroule le premier bal organisé par le Cercle et le 2 mai eut lieu une démonstration  pour les Festivités de Molenbeek. Du 15 au 31 juillet, nous organisons notre premier camp de vacances à Chiny. En septembre, Monsieur J.P. Devaux reprend les cours de karaté donnés dans notre école et en novembre, une section budo est inaugurée à l’Athénée Royal de Rixensart, Le 15 du même mois, Jean Giraldo, un de nos premiers inscrits au club et dont la pratique avait été interrompue par le service militaire, est nommé 1er dan judo .

Une grande soirée cinématographique sur les arts martiaux diffusés  dans notre Ecole  est organisée par le Cercle le 14 février 1964 et c’est à la même époque que le 3e dan en aîkido m’est délivré. Le 4 mars, Maître Aritomo Murashige, qui avait été délégué, jadis, avec Maître Minoru Mochizuki, par le fondateur du judo, Maître Jigoro Kano, auprès du Maître Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido, pour y étudier cet art martial, trouve la mort dans un accident de voiture près de Liège. Le 20 mars, Messieurs G. Baeveghems et M. Couck  sont reçus 1er dan judo. Le 11 avril se déroule le 2e bal du Cercle durant lequel une très belle démonstration est donnée et, du 16 au 31 juillet, c’est à Grand’Mesnil qu’a lieu le 2e camp de vacances Yama-Arashi. Une démonstration est donnée à Hofstade le 23 août et une autre le 10 octobre aux Grands Magasins l’Innovation (on ne peut pas dire qu’on n’essaye pas de diffuser les arts martiaux auprès du grand public !). Le 7 novembre se déroulent les troisièmes championnats du Cercle et le 31 décembre a lieu son premier réveillon  en la salle de fêtes aménagée grâce à Monsieur Jean Faure, au-dessus du dojo de la rue de Ribaucourt, dont il était devenu responsable.

Après ces 5 premières années d’existence de Yama-Arashi, nous n’allons pas continuer à énumérer tous les évènements tels que rencontres inter-clubs, championnats, démonstrations, camps de vacances, bals, nouveaux cours, autres chargés de cours, affiliations de nouveaux clubs en Belgique, résultats d’examens, obtention de divers grades dan, etc…Nous n’aurions pas assez de place. Nous retiendrons seulement la création par le Cercle Yama-Arashi, le 26 août 1965, de l’Association Belge d’Aïkido, Kendo et Arts Martiaux (ABAKAM) qui deviendra par la suite une fédération nationale reconnue par le Ministère de l’Education Nationale et de la Culture ; le stage de kempo donné le 6 septembre 1965 par le Maître Katsunori Watanabe  et le cours de karaté donné le 6 octobre par les experts Takaaki Uestsubura et Naohide Tanaka de l’Université de Meiji.

Le 13 mars 1966, stage de judo donné par le Maître Hara, 4e dan, champion universitaire du Japon ; également en mars arrivée d’un nouvel expert d’aïkido, Maître Tsutomu Akiyama, 3e dan, qui donnera cours durant près de deux ans dans notre école. Le 1er mai de la même année 1966, inauguration d’un club Yama-Arashi à Coventry en Grande-Bretagne et visite d’une dizaine de ses membres en septembre. Le 24 septembre stage de kendo donné sous la direction de Maître Knutsen, 3e dan et le 12 octobre stage de karaté donné par Maître Harada, 5e dan. Le 1er décembre, Maître Kotaro Hokage, 3e dan kendo accepte de donner cours dans notre Cercle. Toujours en décembre, Maître Oshima, 5e dan karaté nous rend également visite.

C’est en 1967, du 13 au 15 janvier, que Yama-Arashi organise l’Hatsu Geiko Européen de Kendo avec la participation de nombreuses délégations européennes (Allemagne, Angleterre, France, Hollande et Suède) et plusieurs experts de kendo dont Tadaktsu Shiga, Kotaro Hokage et Roald Knutsen. Le Comte von Sandor, président de l’European Kendo Renmei, nous remet le document officiel donnant à notre organisation la représentativité du Kendo en Belgique. La télévision retransmet une partie de cette manifestation. C’est aussi lors de cet Hatsu-Geiko que je fis la connaissance de celui qui allait devenir mon ami : Daniel Royer et  plus tard, de mon autre ami, François Fort. Toujours en janvier, stage de judo donné sous la direction du Maître Morioka 6e dan et fin janvier je donne un stage d’aïkido en Angleterre aux membres du club Yama-Arashi Coventry. Les 3 et 4 juin, Maître Tadakatsu Shiga donne un stage de kendo dans notre Cercle. En juillet sort mon livre sur l’aïkido et le kendo (« le guide Marabout de l’aïkido et du kendo ») qui deviendra un best-seller dans tous les pays où l’on parle français et même ailleurs. Il a été repris dans la bibliographie de nombreux ouvrages traitant de cette discipline (dont celui du Maître Tamura par exemple) et même dans certains ouvrages de philosophie d’extrême orient (après 3 rééditions, introuvable aujourd’hui). Du 14 au 22 octobre, le professeur Pat Stratford, dirigeant du club de Coventry vient avec une douzaine de ses élèves suivre les cours d’aïkido dans notre école.

Le 21 janvier 1968, je donne à nouveau un stage en Grande-Bretagne et le 2 mars, nous inaugurons un nouveau cours : le yoga donné sous la direction de Monsieur J.P. Cuypers. Les 23 et 24 mars, plusieurs membres m’accompagnent à Paris pour suivre un stage d’aïkido donné par le Maître Hiroo Mochizuki (fils de Minoru Mochizuki) et Tadakatsu Shiga en kendo. Suppression du dojo de l’avenue de l’Hippodrome. Du 13 au 22 septembre, une vingtaine de représentants des clubs anglais viennent nous rendre visite et ont l’occasion de suivre un stage d’aïkido donné dans notre Cercle par Maître André Nocquet, 6e dan, qui fut le premier français à se rendre au Japon pour y suivre l’enseignement du Maître Ueshiba. Le 5 octobre, Maître Ishikawa, 3e dan, donne un stage de karaté à Yama-Arashi et les 8 et 9 novembre, un stage de judo est donné dans nos dojos par Maître Morioka, 6e dan.

Le 31 janvier 1969, Maître Kawaishi décède dans sa 70e année. En février je suis nommé président de la Chambre Professorale  de Judo, reconnue par le Conseil d’Etat. Lors de l’assemblée générale du 9 mars, les votes du Collège National des Ceintures Noires Judo et Sports Assimilés me portent à la présidence de cette organisation nationale. Les 27 et 28 mars, stage de judo donné dans notre club par Maître Morioka et visite de plusieurs membres britanniques du 4 au 8 avril. Du 20 au 26 juillet, accompagné d’une dizaine de membres, je donne un stage d’aïkido à une soixantaine de pratiquants britanniques dans le plus grand centre sportif d’Europe : le Crystal Palace à Londres. En septembre, Yama-Arashi crée l’European Budo Association.

  Après ces 11 premières années d’existence de Yama-Arashi, nous ne continuerons plus, dans cette rétrospective, de parler des stages avec les experts et de visites auprès de clubs étrangers ainsi que d’autres activités qui ne cesseront de se faire durant ce demi-siècle. Il faut souligner cependant l’organisation d’un voyage au Japon en juillet 1970, durant lequel, guidés par le Maître Nakakura, 10e dan kendo, nous avons été reçus par Maître Ichiro Abe au Kodokan, par Maître Shioda au Yoshinkai, à l’Aïki-Kai, au Dojo Impérial, etc…En 1971, l’ABAKAM, fédération créée en 1965 par Yama-Arashi, change de nom et devient l’Association Belge d’Arts Martiaux Japonais. C’est également en 1971 que Yama-Arashi ouvre un troisième dojo à Bruxelles au 17, rue Verbist à Saint-Josse. En 1972, notre organisation est reconnue par la « Federation of European Karate-do Organisations » (F.E.K.O.) comme représentant du karaté wado-ryu en Belgique. Fête des 5 premiers jubilaires du Cercle ayant suivi sans interruption les cours durant 10 ans (Messieurs Coppens, Couck, Jacobs, Lielens et Pallant). En septembre 1972, ouverture d’un nouveau club Yama-Arashi au complexe sportif de Laeken, 73/89 rue Champ de l’Eglise.  En 1974, nous organisons un second voyage au Japon pour nos membres. En mai 1978, suite à la vente du bâtiment, suppression du dojo de la rue Verbist. Les années suivantes virent l’abandon du premier dojo de la saga de Yama-Arashi et qui était situé au 179, rue de Ribaucourt, mais également la naissance, le 7 janvier 1985, de Yama-Arashi Budokan, au Palais du Midi, le plus grand dojo de Belgique, avec ses 4 tatamis de 100 m2. En 1994, une réception à l’Hôtel de Ville de Bruxelles par le Bourgmestre, Monsieur Freddy Thielemans et l’Echevin des Sports, Monsieur Olivier Maingain, en présence du Directeur du Service des Sports de la Ville, Monsieur Guy Van Biesen et de nombreuses ceintures noires du Cercle, suivi d’un banquet, fêtent le 40e anniversaire de Yama-Arashi. Ensuite ce fut un sombre évènement qui se produisit en 1995 : l’antiquaire  installé en-dessous de notre dojo au Grand Sablon fait des travaux d’embellissement et abat un mur de soutien. Les murs de notre local deviennent convexes et tout menace de s’écrouler. Nous sommes obligés de quitter, du jour au lendemain, ce dojo qui connut la renommé durant tant d’années et le 10 janvier 1995 s’y donnera le dernier cours.  Des piliers seront installés dans ce local rendant, de ce fait, impossible la pratique des arts martiaux que nous y enseignions. L’ambiance club qui y avait régnée durant 34 ans était détruite à jamais. Puis ce fut le 45e anniversaire avec sa réception à l’Hôtel de Ville et le banquet qui suivi, grâce à notre membre Monsieur Willy Roesems, au Royal Golf Club de Belgique. Le 1er octobre 2005, toujours à l’Hôtel de Ville, dans le Cabinet du Bourgmestre, fut remise par celui-ci, la médaille commémorant les 40 ans d’assiduité au Cercle, sans interruption, à Monsieur Jean Jeurissen, professeur de judo et ceinture noire 6e dan.

Et à présent, ce 4 janvier 2009, après ses 50 années d’existence, Yama-Arashi obtient du Palais la reconnaissance au  titre de « Royal » et pourra donc s’appeler  dorénavant, et à partir de cette date, « ECOLE ROYALE D’ARTS MARTIAUX YAMA-ARASHI BUDOKAN ».

Yama-Arashi n’aurait pu être ce qu’il est sans l’aide et le dévouement de ses professeurs, moniteurs, ceintures noires et collaborateurs. En 50 ans la liste est longue et je risque d’en oublier. Certains ont déjà été cités dans ce petit historique mais je dois y ajouter René Ghislain, Philippe de Mal, Julien Peetermans, Gil Gräffe, Willy Warens, Jean-Marc Snoeck, Philippe Tinant, Jacqueline Coja, Ilona Strachinaru, René Liegois, Marc Devillez, Louis Duguay, Philippe Kennes, Luc De Smedt, Nicolas Coppens, Ushin Muhadri, Daniel Mukalenge, sans oublier les anciens tels que François Speliers, Jean Faure, Gérard Baeveghems, Marie-Jeanne et Willy Roesems, Albert Jacobs, André Pallant, Georges De Greef, Josée Herman, Charles Van Deuren, Paul Vandenbosch, Marc Vanhaecke, Philippe Leboeuf, Jean-Paul Hebette, Guy Gilis, André Flon, Alain Leroy, Maria Everaert, Salomon Engels, Michel Dury, Egidio di Egidio, Albert Deyck, Bernard Delbauve, Henri Behr, Auguste Legrève, Pierre Debaeremaecker, Robert Cumps, Jean-Paul Coja, Gustave Bultynck, Henri Bregy, Marie-José Servaye, Claudine Minet,    Jacques Dupont, Guy Reumont, Pierre Van Dosselaere, Raymond Lielens, Paul Sonnemans, Chantal Deverver, Jeanine et Raymond Vandersmissen, Christian Colin, Jacques Gerbaud, André Toussaint, Alain, Henri et Laurent Plichart, Egide Wagener, Rose-Aimée Dudique, Florent Corne, Roger Hoedenaeken, Gilberte Harmegnies, René Bonfond, Pierre Delobel, Jacques Vervecken, Yvan Dhondt, Marcel Dieu, Willy Nootens, Jean Baeten, Yves Capaert, André Quataert, Jean Giraldo, Adolphe De Visscher, Luc Martiny, Roland Quenon, Claudine Van Lembergen, François Coppens, Marcel Désiront, François Meert, Roger Meert, Tom Moss, Chris Rouse, Jan Vleugels, Jean-Pierre Cuypers, Marc Druet, Julien Benoit, Georges Cheyns, Alain van Leckwijck, Gilles de Muyser, Philippe Vrebos, Julemont, Anne-Marie Thiroux, Valeria Selleri, Vinciane Leleux,   sans oublier, bien sûr, mon épouse Joëlle Manuzzi qui fut professeur de yoga dans notre Cercle et est l’actuelle présidente de Yama-Arashi et de la future Ecole Royale ! Toute ma reconnaissance va également à mes défunts parents qui m’ont toujours soutenu et encouragé dans mes projets et à mon professeur, feu Maître Julien Naessens, qui me montra le chemin de la technique mais aussi celui de l’esprit des arts martiaux.

J’ai certainement oublié certaines personnes dans cette liste et je demande de bien vouloir m’en excuser. J’aurais pu également citer d’autres évènements, comme, par exemple, la victoire de notre club et de certains membres dans de nombreux championnats nationaux et internationaux, les fréquentes visites du Maître Tatsuo Suzuki, 7e dan, représentant officiel en Europe du karaté wado-ryu, la régionalisation des fédérations et la nomination de Monsieur Jean Jeurissen à la présidence de la branche francophone de l’ABAMJ, notre reconnaissance auprès de la Ville de Bruxelles et de la Commission Communautaire Française et de l’aide que ces organisations apportent à notre Cercle, des plus de 150 ceintures noires qui ont été formées dans notre Ecole et dont certaines ont ouvert, à leur tour, des salles d’arts martiaux en Belgique et à l’étranger, des contacts que nous continuons à entretenir avec les autres clubs, fédérations et organisations de BuDo, etc… J’aurais pu également  parler de ma participation aux Commissions Pédagogiques ADEPS en judo et en aïkido, mais ceci est une autre histoire comme aurait dit Kipling.

Au moment où j’écris ces lignes, 14.836 personnes ont suivi nos cours dans les diverses disciplines enseignées.

Je pense avoir taillé, de mon mieux, ma pierre brute pour la placer dans l’édifice du BuDo et je terminerai, comme l’a dit Emile Verhaeren : « A ceux qui viennent…Ayez des cœurs plus hauts, des gestes plus parfaits et faites, mieux que nous, ce que nous avons fait ».

Des fourmis (de Ki) dans les jambes…

Les informations concernant les dates de reprise  sont consultables à la page de chaque Dojo.

A bientôt sur les tatamis.

Traces

Tel le poisson dans l’eau,
Tel l’oiseau dans le ciel,
Ne pas laisser de traces,
Vide de pensées,
Vacuité.

L’alchimie de l’Aïkido

par Patrice Le Pihive

Cette petite réflexion »personnelle» suite au propos de Jean-Marie affirmant que « nous n’imaginons pas tout ce que l’AIKIDO nous donne!»

S’il est facile de voir et de ressentir les transformations de nos partenaires, il est beaucoup plus difficile d’estimer ses propres évolutions, la sanction d’un nouveau Dan venant souvent comme un déclencheur de nouvelles potentialités pas encore totalement assumées par le pratiquant et que cette nomination va autoriser à se révéler.

Quelle est donc cette alchimie silencieuse qui œuvre dans le creuset du tatami ?

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