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Attitudes et violences

Une agression peut prendre différents aspects bien au delà des formes utilisées dans les arts martiaux.
La violence ne se voit pas que dans la rue mais parfois dans notre intimité et dans notre relationnel.

Inacceptables sont les violences dans un cadre familial:
-conjugales (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques), majoritairement féminines, une femme sur dix aurait subie des violences dans son existence, une femme meurt tous les 2-3 jours,
-enfants martyrs privés de soins, d’alimentation, d’éducation, voire de pédophilie ou d’inceste,
-ascendants maltraités.

Les violences dans un cadre professionnel, éducatif, social ou religieux  avec le harcèlement psychologique, sexuel, voire la violence du prédateur sur une femme ou un enfant sans oublier l’homophobie, le racisme et l’antisémitisme.

Comme nous pouvons le deviner, la violence est multiforme et la plupart du temps une agression verbale précède une agression physique.

Plus subtiles mais néanmoins toxiques sont les agressions relationnelles (moquerie, mépris, dévalorisation, séduction) voire jusqu’aux comportements psychiatrique (pervers narcissique, mante religieuse).

Comment se protéger compte tenu des formes multiples et complexes de ces agressions?

Il est évident que l’agression présentant une grande variété, les réponses seront toutes aussi nombreuses.

Partons du principe que l’être humain est un château fort et qu’il doit être imprenable en cas d’attaque. Si l’on ne peut changer le monde extérieur, notre seul pouvoir est d’agir sur nous-mêmes, sur notre monde intérieur (excepté l’enfant face à des adultes et les personnes en état de dépendance qui ne peuvent compter que sur une protection extérieure).
Nos remparts doivent être imprenables!

Partons du principe qu’un prédateur par définition est un lâche qui s’attaque à plus faible. Le loup s’attaque au mouton et non à un autre prédateur sauf pour des raisons de mâle dominant vis à vis d’une femelle. C’est le cas de la joggeuse confrontée au prédateur dans un mental chasseur-gibier!

Une thérapie médicale et/ou comportementale en modifiant le terrain peut améliorer la connaissance de soi, augmenter la confiance en soi, apporter une meilleure gestion du stress.

La pratique d’un art martial devrait être de rigueur même si ce n’est pas une garantie comme savoir nager n’est pas une garantie contre la noyade. C’est quand même un plus dans la gestion du corps et du mental. Le risque d’agression physique est finalement faible mais il n’en va pas de même pour toutes les agressions psychologiques.

D’une façon générale, il faut développer une attitude et des qualités qui transforment l’être humain en forteresse imprenable.
Dans les arts martiaux, il y a quatre niveaux de défense:
-le premier, c’est tout simplement la course et la fuite. Il n’y a aucune honte à cela, c’est du pragmatisme!
-le deuxième, c’est la parole et la psychologie pour tenter d’enrayer un conflit.
-le troisième, c’est la technique qui permet de résoudre une agression, mais soyons conscient des règles sportives et des pratiques type loisir qui éloignent d’un mental martial.
-le quatrième, c’est une attitude qui permet d’arrêter les lances (traduction de Budo), c’est à dire d’arrêter le conflit. Cette attitude est liée à une posture  corporelle , mentale voire spirituelle qui fait que le stress voire la peur sont maitrisés. La peur est perçue  comme une vibration, une faiblesse, une faille qui augmentent le pouvoir de destruction du prédateur.

La connaissance de soi et de ses centres d’énergie aident à réaliser ces objectifs:

-le premier centre ou Tan-Tien ou Hara, situé dans le bas abdomen sous le nombril et correspondant au cerveau reptilien (cf.1 cerveau, 2 hémisphères, 3 centres) est source de certaines capacités ou vertus: la Force dans le sens d’équilibre physique et psychique, stabilité émotionnelle, humilité, équanimité, confiance en soi.

-le deuxième centre est le coeur énergétique (Kokoro) situé au milieu de la poitrine (le coeur physique étant orienté à gauche) et correspondant au cerveau mammifère. Ce centre permet de percevoir la nature profonde de l’agresseur au delà de l’agressivité, de la haine et de la violence. C’est lui qui permet d’émettre un affect dans un but de conciliation et d’apaisement ce qui ne veut pas dire passivité et capitulation. Symboliquement, c’est le centre de la Beauté et de l’esthétique.

-le troisième centre se trouve dans la tête, correspond au cerveau cortical et peut se concevoir comme le centre de la conscience spirituelle et de la Sagesse. C’est lui qui permet de rayonner la paix et  de renvoyer à l’autre son image.

Il est évident que cette description de ces trois centres et de leurs capacités est une simplification et un schéma élémentaire pour appréhender leur étude et leur compréhension (cf Force, Beauté, Sagesse).
C’est cette compréhension qui permettra de réaliser que nous avons tous en nous un pouvoir de réaction et d’adaptation face à une situation dangereuse et sont donc une aide précieuse.
Mais il est tout aussi évident que ces quelques conseils et remarques n’interdisent pas une agression quelqu’elle soit et ne garantissent pas une sauvegarde totale. Au minimum, on  peut espérer limiter l’impact  d’une agression physique et/ou psychique.

Un cas particulier sont les violences urbaines et les mouvements de foule. Quelque soit le motif de rassemblement, une foule est dangereuse du fait du nombre par définition (phénomène de meute) et qualitativement, parce que son comportement n’est pas égal à la résultante de ses composants mais à son niveau le plus inférieur. La deuxième chose à éviter est de se retrouver au sol, encerclé à recevoir des coups de pied.
Un groupe ou une foule peut exercer une menace par intimidation en entourant et compressant une ou des personnes sans agression physique. La menace reste sur le plan psychologique.

Quelques conseils dans l’attitude physique et mentale.

Le premier « secret » est une attitude ouverte et non fermée au niveau du ventre et de la poitrine.
Visualisez ces deux zones comme des fenêtres ouvertes, dégagées, à la fois réceptrices des éléments négatifs et émettrices de pensés positives, apaisantes voire aimantes. On peut aussi visualiser ces deux zones comme une bouche qui inspire et qui expire.
Le but est de déstabiliser, de faire « craquer » l’autre un peu comme Peter Pan se battant à l’épée contre le capitaine Crochet tout en lui déclarant:

 » Toi, tu as vraiment besoin d’une maman ! »

D’une façon générale, la psychologie, le dialogue et des paroles bien placées peuvent résoudre un conflit et éviter le passage à l’acte.

Dégager la poitrine passe par le rejet  des clavicules dans un mouvement de rotation vers l’arrière ce qui permet d’étirer la colonne vertébrale, d’éviter l’attitude voutée et d’offrir une verticalité synonyme de maitrise corporelle et psychique. La clavicule est la clef (racine étymologique) actionnée par la main pour permettre le passage des énergies entre la poitrine et la tête.
Les mains doivent être placées devant pour souligner la parole, avec un mouvement lent, les paumes vers l’avant  deux tiers du temps en évitant l’index pointé et surtout une garde martiale figée qui risque d’augmenter  l’agressivité du méchant. La garde naturelle c’est-à-dire « sans garde », les bras le long du corps est difficile quand on n’a pas d’expérience et il est plus aisé de contrôler une gifle avec les mains devant car le mouvement est rarement téléphoné (cf. Ma-aÏ).
L’attitude de la tête est capitale. Elle ne doit pas être penchée (signe de déprime) et ne doit pas être baissée (signe de soumission), prête à prendre des coups, à être décapitée (même racine étymologique). Le menton est rentré naturellement pour éviter une attitude hautaine, le regard est directe, franc, dirigé dans les yeux de l’autre sans arrogance. Avec l’entraînement, le regard devient transparent en devenant vision divergente permettant de voir l’âme et l’intérieur de l’autre et donc lui renvoyer son image.

A propos d’image, il est important aussi de soigner sa coiffure (cheveux qui cachent  un oeil voire les deux), de respecter sa peau (méga tatouages, méga piercing, le côté mal rasé). L’idéal est d’offrir un équilibre dans sa peau avec le sourire dans les yeux!

Pour résumer, se redresser, relever la tête et se tenir sur ses gardes. L’ouverture et le rayonnement sont liés à la verticalité, tandis qu’une attitude fermée se verra au niveau des trois centres.

Cependant, ce n’est pas évident de réussir à arrêter la violence notamment dans notre monde moderne qui  a perdu ses repères, ses racines et ne croit plus dans l’avenir. Quitte à paraître intolérant voire obsessionnel, nous ne pouvons que recommander la pratique d’un art martial quelque soit l’âge et le sexe. Nous pensons à un excellent film « Plus jamais » avec Jennifer Lopez qui épouse un homme qui se révèle très vite d’une extrême violence, avec un enfant au milieu pour compliquer l’histoire. L’héroïne se fait aider par un coach qui l’entraine… à la boxe!

A voir pour réaliser… que ce n’est pas du cinéma et que la fiction rejoint la réalité!

La réalité de la violence faite aux plus faibles (enfants, femmes, personnes âgées), aux subordonnés grâce au pouvoir, à la mentalité sexiste et égotique (question encore récente: la femme a-t-elle une âme? idem pour l’animal) est un grave problème pour la société et l’humain qui parfois ne mérite pas ce nom (cf. Corps, Ame, Esprit).
Il est évident qu’il n’y a pas de recettes miracles et que les meilleurs conseils ont leurs limites.
La société avec la police et la justice  doivent agir sans faiblesses et sans concessions… avant pour éviter un drame et après pour éviter sa reproduction.
Les médias surtout à informations continues sont souvent critiquées pour montrer les violences urbaines plutôt que les manifestations pacifistes dénonçant les violences faites aux femmes!
L’homme est plus attiré par le morbide et il est plus facile de descendre que de s’élever. Cependant, il est de notre responsabilité de choisir les images qui nous grandissent sans occulter pour autant les réalités de la vie quotidienne.

JMT

 
 

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